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Les médias ne couvrent pas assez les athlètes handisport

 

July 27, 2022

Marie-Amélie Le Fur, Stéphane Houdet ou encore Alexis Hanquinquant…ces noms sont ceux de quelques-uns des plus grands champions et championnes paralympiques français, et pourtant le grand public ne les connaît pas ou peu. Ce constat est symptomatique d’une mauvaise médiatisation des sportifs en situation de handicap. Ils sont pourtant 736 à tenter de remporter un titre paralympique à Pékin, depuis le 4 mars.

En France, les athlètes handisport sont peu visibles dans le paysage médiatique. Ce constat est particulièrement vrai pour les Jeux paralympiques, bien moins mis en avant que les Jeux valides. Lors des dernières olympiades de Tokyo en 2021, le temps d’antenne dédié aux compétitions valides était de 650 heures. Pour les compétitions handisport, il était seulement de 100 heures.

Ce chiffre est toutefois à relativiser. Même s’il peut paraître révélateur d’un problème de médiatisation évident, il est lié à une autre réalité. Pour des raisons multiples, les Jeux paralympiques de Tokyo comptaient seulement 22 disciplines, contre 33 sports chez les valides. Moins d’épreuves engendrent donc moins d’athlètes, et ainsi moins de médailles potentielles. Cette médiatisation moins importante se justifie donc en partie par la présence moindre d’épreuves.

Aujourd’hui, cette sous-médiatisation pose question. L’idée d’augmenter le temps de diffusion du handisport à la télévision est un souhait exprimé par les athlètes concernés. C’est le cas de Cyril Moré, ancien sportif professionnel en escrime et en ski, multiple médaillé paralympique. Il est actuellement consultant pour France Télévisions. Pour lui, un progrès s’impose : “On a besoin de faire mieux, et à ce titre là on s’engage, comme pour les JO 2024, où ça sera 300 heures de diffusion, donc 3 fois plus qu’à Tokyo. Aujourd’hui, il y a encore un important écart, qui n’a pas forcément de raison d’exister”. Alors que leur temps d’antenne est plus faible, les épreuves paralympiques attirent proportionnellement plus de monde. Avec un temps à l’écran sept fois moins important que pour les valides, les compétitions handisport ont attiré seulement deux fois moins de téléspectateurs. Cyril Moré explique : “Ce que je veux dire, c’est que le public vient, alors même qu’on leur en propose moins. Le public en demande”.

DES AMÉLIORATIONS ENCOURAGEANTES, MAIS INSUFFISANTES

Si la mauvaise médiatisation du handisport est un fait indéniable, le constat n’est pas totalement accablant. Certes, la faible mise en avant induit une reconnaissance moindre, et donc une rémunération moins élevée. Des progrès sont toutefois observés en la matière. Dans les années 2000, les athlètes handicapés gagnaient six fois moins que les valides. La prime attribuée en cas de médaille d’or s’élevait à 40 000 euros pour les athlètes olympiques, contre 6000 euros pour les paralympiques. Aujourd’hui, ces primes ont été réévaluées par la France et il n’existe plus de différence. ”En 1996, l’écart était énorme, mais petit à petit, la prime aux médailles a été ajustée. En 2006, sous l’impulsion de l’escrimeur Jean François Lamour, les primes ont été basées sur le même montant.”, explique Cyril Moré. Tous les athlètes qui remportent une médaille d’or obtiennent donc une prime de 65 000 euros.

(Source : buzzles.org)